Air Mers Marines & Montagnes   par  Daniel Kergren 
   Armadarines
Poésies
Air Mers Marines& Montagnes
                                               par  daniel Kergren

A ma mère, 

Tu partie Il y a bien longtemps,
Qu’ai-je fait de tout ce temps
Pour ne pas que l’on t’oublie ?Rien, ou presque
Aujourd’hui c’est fini,
Et sans être livresque
Tu vas sortir de la nuit.
Dès le début,
Nos chemins séparés
Ne m’ont pas enchanté
Et, il m’a falluBeaucoup d’années
Pour me rappeler que tu as existé
Au travers de mon âme,
Une petite flammeAllumée, est restée.
Au fond de mon cœur,S’est accrochée.
Tu l’as vu naître
Avant de disparaître.
La blessure était profonde.
Mais, aujourd’hui
Je ne veux pas que l’on t’oublie
Je veux qu’on s’en souvienne
Du nom de Kergren,
Au-delà de la mer, des monts et des plaines.
Je veux qu’on s’en souvienne
 D. Kergren

Ma nuit mes rêves 
 
Au milieu de ma nuit, 
Je nourris des matins 
De pensées éphémères. 
Chœurs chargés d’embruns, 
Parfumés aux senteurs de bruyère 
 
D’un pays très lointain, 
La saveur d’une terre 
D’horizon sans fin 
Où s’endort la lumière. 
 
Dans ses pierres imprégnées, 
Du Morbihan, du Finistère, 
Aux pays des Abers, 
Sur ses chemins dressés, 
 
Des menhirs, des croix, des calvaires 
Bordent les caps empreints, 
Des landes d’automne. 
Pleurant un crachin monotone, 
Larmes d’océan, lourdes de chagrin, 
 
Sépulture des marins. 
 
Daniel Kergren 

Le temps 
 
Délaissé dans le passé, 
Ce moment d’oubli a mis les voiles 
Vers aujourd’hui, 
Et dans sa plus grande envergure, 
Celle du lendemain 
A deux encablures du futur 
Vers un avenir incertain 
Reste serein. 
Essaie de caresser le bonheur, 
Ecarte au mieux le malheur 
Et retarde l’instant fatal 
Ou il sera compté. 

Daniel Kergren 

 Conte d’U 
 
Les flots accusateurs pleurent la victoire, 
Le ciel ensanglante la rade, 
A l’horizon encore quelques canonnades 
Le crépuscule d’un jour sans gloire. 
 
L’ouragan du vide a englouti tous les hommes, 
Et ravit leur clarté. 
Les ténèbres, par les fantômes dressés, 
S’emploient à couler des restes difformes. 
 
Puis rien! Accrochant sa peur au silence, 
L’hydre des mers sort de l’éternité. 
Lambeau de la bataille, déchiré 
Il en transpire l’ambiance. 
 
Echappé de l’enfer, revenant du passé, 
Il glisse doucement sur la mer, 
Le loup rentre à la tanière 
Alors resurgit sa fierté 

 
Daniel Kergren

Saisir, 
 
Saisir la lumière d’un golfe, 
Les couleurs d’une baie, 
Images espacées, à la rencontre du temps, 
Apostrophe de la saison qui s’écoule, 
C’est déjà l’hiver. 
Les sternes, famille Laridés, 
Dansent encore sur les grèves, 
Pour ne pas oublier l’automne ; 
L’automne et sa solitude apaisante 
De l’après brouhaha de l’affluence estivale, 
Morte, le mois d’août terminé. 
Saisissons cet instant, 
Unique moment,  
Contemplatif d’une nature endormie, 
Dans le froid sommeil de son hiver. 
 
Daniel Kergren

Tempête 
 
Un ciel d’ombre brûlée, 
Tombe sur l’horizon. 
Une nuit sans fond, 
Triste, comme un calvaire 
De cimetière abandonné. 
Une nuit d’hiver, 
Déchirée de flots courroucés, 
De tempête glacées. 
Une nuit de mystère, 
De souvenirs, d’aventure de mer. 
Détour d’un océan de brumes, 
Au passé chargé d’écume, 
De bateaux brisant le temps, 
Revenant sous une nuit sans lune 
S’accrocher aux récifs d’une histoire, 
A jamais disparue. 
 
D.Kergren

Nature sauvage 
 
A l’aube de la terre tu existais, 
Sauvage tu étais, 
Mais où est tu passée ? 
Partout on t’a oubliée, massacrée 
Par les anciens longtemps vénérée, 
Tu as su t’adapter, résister, 
Mais cette fois-ci, à l’agonie  
Tu nous supplies de t’épargner. 
Egoïstes, nous ne sommes pas prêts de concéder 
Un pouce de terrain, de béton armé, 
A te rendre ta liberté, celle de t’exprimer. 
Nature, pourras tu un jour 
Nous pardonner d’avoir trop abusé 
De ta beauté 
D’avoir effacé les traces de ton passé, 
Avec tes animaux, tes forêts,  
Ta mer, tes monts, tes rochers. 
Il ne nous reste aujourd’hui  
Que quelques réserves, 
Vestiges d’un temps oublié, 
Image d’une nature sauvage 
Qui me semble condamnée.  
 
DKergren